Arnaud Frich par Sandra Joubert

 

Q : Vouliez-vous être photographe, à ce moment là ?

R : Franchement, je ne savais pas. Ou plutôt, je ne me posais pas la question dans ces termes. C'était une passion... dévorante. De quoi occuper un honnête homme pendant ses week-end et ses vacances !

Q : et pourtant, aujourd'hui... !

R : Oui, j'ai réussi finalement à réaliser mon rêve, rêve qui sommeillait... mais que de chemin parcouru pour en arriver à la conclusion : " Non, ce n'est pas possible, pas seulement les week-end ! " alors que j'avais 27 ans et que je m'apprêtais à faire plaisir à mes parents, mes amis, à la société en faisant "UN VRAI METIER"... mais pas à moi. 
Alors que mes études me destinaient à être instituteur ou contrôleur des impôts (si, si !), tous les boulots que j'ai pu faire partout en France me ramenaient invariablement vers la photographie. C'est d'ailleurs à cette période que j'ai commencé à constituer ma photothèque de paysages et de villes européennes et que j'ai connu cette belle région qu'est l'Auvergne et où j'ai décidé de m'installer pour voir grandir ma fille. Internet et la réalisation de mon site m'ont permis de rendre mon rêve possible - plus beaucoup de persévérance - Mais ce long parcours m'aura également permis de réaliser à quel point j'aimais partager mes connaissances à travers mes deux autres sites dédiés à la  photographie panoramique et celui-ci, dédié à la gestion des couleurs  et faire de nouvelles rencontres.

En effet, je n'aime la solitude que pendant la prise de vue ou l'écriture...

Q : Pourquoi et qu'aimez-vous photographier ?

R : Je ne sais pas expliquer pourquoi ni comment et je me demande parfois si ma réponse à une quelconque importance. Je ne vois pas comment celle-ci peut renseigner mieux que mes photographies elles-même sur comment je vois le monde. Je suis heureux quand je photographie voilà tout ! De plus je me sens profondément contemplatif c'est-à-dire que j'aime photographier quand je ressens une émotion devant un paysage urbain, naturel ou une très belle architecture, sans "retouches". Je me sens profondément moi-même quand je photographie, surtout pendant ces instants magiques où j'ai le sentiment d'être là au bon moment. 

Q : Quatorze ans après être devenu photographe professionnel, quels sont vos plus beaux souvenirs ?

R : La photographie est un métier à part. Il vous donne accès à des endroits uniques. Et c'est peu dire que ces quatorze années passées sont pleines de souvenirs plus incroyables les uns que les autres. J'ai donc visité les plus beaux hôtels de luxe et palaces de cette planète mais j'ai été encore plus impressionné par cette journée passée au circuit du Castellet pour y photographier de très près des essais de Formule1 tant ces engins sont uniques. Au niveau sensations c'était tellement différents de l'expérience automobile "habituelle".
Il est évident que je pense aussi à ma visite de la fameuse "Souterraine" de la Banque de France, là où sont stockées les 2000 tonnes d'Or de la France afin d'y réaliser une visite virtuelle en haute définition. C'est là encore une expérience unique car rien de ce que j'ai pu visiter avant ne m'a laissé un tel sentiment "physique" de sécurité. Inouï la encore.
Mais le plus grand moment de me vie de photographe et un des trois plus beaux moments de ma vie tout court reste la photographie de la grotte Chauvet. Si ancienne et si belle.

Je suis marqué au fer rouge et sûrement à vie par mes huit heures passées dans cette grotte, avec les scientifiques, dans ce chef-d'œuvre absolu de l'humanité.

Q : Enfin, quels sont les photographes que vous aimez le plus ?

R : Assurément les deux premiers noms qui me viennent à l'esprit sont Ansel Adams et François-Xavier Bouchart. Mes deux premiers coups de cœur ! Avec une pensée particulière pour François-Xavier Bouchart que je n'ai jamais pu rencontrer mais dont j'ai pu rencontrer la veuve alors que j'écrivais mon livre sur la photographie panoramique. Je lui suis profondément reconnaissant.
Sinon, ils sont vraiment nombreux. J'aimerais citer Sudek, Kenna, Salgado, Mac Curry, Sieff, Penn, Tahara, Boubat, Atget, Moon, Koudelka, Catany, Mann, Parke-Harrisson, Linéro...

Q : Quels sont les photographes que vous aimez le moins ?

R : Certains autres ! 


Arnaud Frich, le 21 avril 2023.

Portrait Sandra Joubert

Q : Vous êtes donc né un dimanche 13 avril ?

R : Exactement. Cette année là, des hommes allaient marcher sur la lune pour la première fois et je ne voulais manquer cela pour rien au monde !

Q : et d'où les avez-vous vus alunir ?!

R : De la région parisienne. C'est à Nanterre, près de La Défense, que j'ai passé mon enfance puis mon adolescence. Mes parents habitaient au 17 ème étage d'une tour HLM dans ma petite enfance. Pendant mon adolescence, nous avons déménagé au 23 ème étage d'une tour qui en alignait 38 et d'où la vue était magnifique sur Paris et La Défense. Mais il faut revenir à un souvenir très prégnant alors que je venais tout juste de fêter mes six ans, pendant des vacances dans le sud de la France où je découvrais pour la première fois ce qu'était un ciel étoilé et, dès cet âge, je savais que je quitterais Paris pour aller vivre près des étoiles... quand je serai grand !
C'est aujourd'hui chose faite. J'ai fait le choix d'habiter avec ma petite famille en Auvergne en 2004 et j'y suis très heureux. J'habite maintenant à 50 Km de Clermont-Ferrand, dans le très beau parc Régional du Livradois-Forez, à 700m d'altitude dans un village qui éteint ses lumières la nuit pour mon plus grand bonheur d'astronome amateur. Un des mes nombreux rêves s'est donc réalisé l'année dernière !

Q : et la photographie dans tout cela quand on a habité près d'une si belle ville : Paris !?

R : Ah, la photographie ! Avant l'achat de mon premier appareil photo, il y eut ce fameux Noël, fameux tant il reste une de mes plus belles émotions. 
Parmi tous les cadeaux (j'étais toujours très gâté!), il y avait ce petit livre sur le ciel et l'espace... Ce fut un choc et j'ai immédiatement repensé à mes vacances dans le sud à six ans ! J'ai sus à cet instant que j'étais un contemplatif, un amoureux du ciel, de la nature et des "belles choses". A cet instant la photographie ne s'est cependant pas imposée... 

Q : Alors quand ? 

R : Deux ans après. J'ai eu envie de photographier le ciel et là, ce fut une autre révélation... Mes parents m'ont offert mon premier appareil photo, évidemment argentique à l'époque, un Olympus OM1, bien connu des astronomes d'il n'y a pas si longtemps !
Et je me suis mis à photographier les paysages et l'architecture davantage que le ciel. 
Il y eut tout de même des signes avant coureur qui ne trompent pas un peu avant ! Comme ces deux voyages dans le sud Gallo-Romain de la France et...

Q : ... Et ?!

R : Rome, Roma ! Que bella citta !
Ce fut un voyage magique à l'âge de  quatorze ans... avec un petit Instamatic 126 Kodak au format carré que m'avait prêté religieusement mes parents. Ce fut là encore un "Passage". Et j'y ai déjà pressenti deux évidences : la photographie et déjà un intérêt pour les formats à part...

Q : Nous y voilà !

R : Oui, en effet. J'ai toujours aimé ce format carré qui "n'impose rien !" On choisit l'horizontalité ou la verticalité de la lecture. Mais très vite, je me suis passionné pour le format panoramique. Ce format est naturel pour moi. Je le sens d'instinct. Ne me demandez pas comment je cadre, je ne sais pas, je le fais d'instinct, c'est tout ! et cela quel que soit le sujet et bien entendu pour les paysages urbains ou naturels.

Q : Il est vrai que vous habitiez en ville.

R : J'habitais en ville toute l'année et j'avais la chance de partir à la campagne pendant mes vacances, sous un ciel bien noir pour faire de l'astronomie. Dans l'année je photographiais surtout Paris et en vacances, le ciel et la nature. A chaque fois que je rentrais à Paris, je redécouvrais cette très belle ville !

 

En hommage à Jeanloup Sieff, voici mon questionnaire imaginaire pour ce portrait autobiographique...

 
Mon site Internet www.arnaudfrichphoto.com


 

 

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