2 - Régler la luminosité de l'écran
Note importante ! Ce point est surtout capital pour ceux qui souhaitent une bonne correspondance entre leur écran et leurs tirage donc ceux qui impriment leurs photos.
Un point souvent également négligé est le réglage de la luminosité de l'écran de telle sorte que la luminosité de la photo à l'écran soit proche de celle de la photo imprimée. Ce réglage ne peut se faire à l'œil nu, comme pour la correction des dominantes, et nécessite donc une sonde de calibrage (ou une sonde de calibration, c'est comme vous voulez !) qui va mesurer précisément le vrai niveau de luminosité de l'écran selon les directives que vous aurez données au logiciel. C'est la phase d'étalonnage.
De la même manière, si vous ne faites que partager vos photos en ligne (site Internet, blog, réseaux sociaux, etc.) alors il ne faut pas non plus être trop éloigné des réglages écran de ceux qui admirent vos photos. 160 cd/m2 maxi me semble une bonne idée.
3 - Régler le contraste de l'écran
Un dernier point souvent négligé également est le réglage du contraste de l'écran. Le réglage du contraste sert à régler le niveau du noir le plus sombre de votre écran. Cela peut donc poser un vrai problème pour le calibrage des écrans d'ordinateurs portables qui ne possèdent jamais ce réglage. La sonde doit donc automatiquement s'en charger... normalement !
Un conseil ! Si vous travaillez essentiellement pour Internet ou que vous ne rechignez pas à regarder un épisode sur Netflix, choisissez toujours : "Contraste natif" qui vous offrira le contraste maximum qu'est capable de fournir votre écran. En revanche, si vous imprimez régulièrement ou que vous cherchez une bonne correspondance écran/triage, choisissez "Contraste 287:1" quand c'est possible. Cette valeur ne sort pas de nulle part ! Il s'agit du contraste que l'on relève sur un tirage en mesurant la différence de contraste entre les noirs de l'encre et la blanc du papier (ce que l'on appelle la DMax). Il n'est jamais important, même sur papiers Gloss.
4 - Tous les écrans sont-ils égaux ?
Je vous invite à lire cette page où je vous donne des conseils d'achat, mon avis sur les critères de choix (surtout de technologie d'écran pour ce qui concerne les photographes) ainsi que ma vision des choses...
Tous mes conseils pour choisir votre écran de retouche photo - 8 pages - Mis à jour en novembre 2019 
Voyons maintenant les deux étapes du calibrage de l'écran que sont le calibrage (calibration en anglais) et la caractérisation donc le relevé de ses caractéristiques colorimétriques précises.

Le calibrage et la caractérisation
Comme on l'a évoqué à plusieurs reprises maintenant, le processus de calibrage est en fait un processus qui a lieu en deux étapes : un étalonnage puis une caractérisation (sauf exceptions comme l'iPad).
Le calibrage (la calibration) ou l'étalonnage de l'écran
Pour s'assurer que l'appareil de reproduction des couleurs qu'est un écran fonctionne dans des conditions optimales, il faut d'abord le calibrer ou plutôt l'étalonner, c'est-à-dire qu'il faut optimiser son fonctionnement de base et le placer dans des conditions de travail connues et si possible stables. Avec l'écran, outil de la chaîne graphique qui nous préoccupe sur cette page, le calibrage sert à fixer une bonne fois pour toutes :
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La luminosité maxi - point blanc - de l'écran;
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Le contraste;
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Le gamma;
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La température de couleur - en Kelvins -;
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Et éventuellement la luminosité mini - le point noir -.
Cette opération également appelée étalonnage peut se faire de deux manières différentes selon la qualité de l'écran que l'on a acheté mais toujours à l'aide de la sonde :
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Avec un écran qualifié de non "art-graphique" c'est-à-dire presque tous les écrans, cela se fait par l'intermédiaire des touches Menu de l'écran et de la sonde qui sert pendant cette étape d'outil d'étalonnage. Une série de fenêtres colorées (RVB + d'autres mélanges de couleurs) apparaît à l'écran pour permettre ce calibrage. Un des points les plus importants est de savoir si le logiciel offre la possibilité de contrôler précisément la quantité de lumière qu'il doit émettre, au maximum et au minimum. On observe deux cas de figures : si vous imprimez vos photos et si vous diffuser vos photos uniquement sur Internet. Dans la premier cas, celle-ci devrait être idéalement proche de 80/100 candelas au m², selon l'environnement lumineux dans lequel vous travaillez, afin que la luminosité de votre tirage soit très proche de la luminosité de votre photo sur votre écran. Or ceci ne peut se faire qu'à l'aide d'un appareil de mesure. L'œil humain en est absolument incapable sans élément de comparaison.
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Avec un écran dit "art-graphique", il suffit de fixer ces quatre valeurs cibles dans un menu du logiciel et de lancer tout simplement le calibrage qui se fait alors automatiquement (la caractérisation se fait dans la foulée).
À noter qu'une fois l'écran caractérisé - c'est-à-dire "profilé" -, il ne faudra surtout pas retoucher à ces réglages sinon, il faudrait refaire la caractérisation, donc recréer un autre profil ICC pour ces nouvelles conditions de calibrage ou d'étalonnage.
La caractérisation
C'est pendant cette deuxième étape qu'est réellement créé le profil ICC de l'écran, compte tenu des réglages qui ont été optimisés à l'étape précédente, c'est-à-dire pendant le calibrage ou l'étalonnage. On va maintenant mesurer les caractéristiques couleurs du moniteur placé dans des conditions de fonctionnement "idéales" ou en tout cas connues et précises (Idéales sous entend que l'on aurait alors plus besoin de "profiler" l'écran). Le logiciel de calibrage envoie alors une série de signaux RVB vers l'écran et les couleurs réellement affichées sont analysées et comparées aux couleurs idéales - L*a*b* - du Consortium ICC grâce à la sonde d'écran - un colorimètre ci-contre.
Attention ! Si vous faites la caractérisation avec votre œil - donc sans sonde - vous ne ferez qu'une comparaison et non une mesure. Cette étape est donc impossible avec les logiciels d'étalonnage gratuits basés sur la comparaison de patchs colorés. Le logiciel réalise donc la carte d'identité colorimétrique de l'appareil en mesurant :
Très important ! Toutes les dérives des couleurs affichées à l'écran par rapport aux couleurs L*a*b* idéales vont être soigneusement notées dans ce fichier spécial, le profil ICC de cet écran. Quand la carte graphique voudra afficher telle ou telle couleur L*a*b*, elle saura exactement quel signal RVB "corrigé" lui envoyer afin qu'il les affiche correctement, en tenant compte de ses fameuses caractéristiques (ce que j'appelle trivialement ses défauts). Un fichier ICC peut donc être un fichier assez lourd car il peut contenir un nombre impressionnant d'informations. Les couleurs que peut afficher un écran sont effectivement très nombreuses - un très bon œil peut distinguer, je le rappelle près de 8 millions de couleurs dans le meilleur des cas ou pour les meilleurs paires d'yeux ! Avec l'œil, ce réglage ne peut-être qu'approximatif même si cela fait parfois illusion car le gamut d'un écran n'est pas très large - même s'il augmente avec les nouvelles technologies par néons ou LED. S'il est encore souvent proche de l'espace colorimétrique sRVB, de plus en plus d'écrans savent maintenant afficher l'espace Adobe RVB, sensiblement plus grand voire encore plus grand, ce qui justifie d'ailleurs que le matériel de calibrage change pas mal en ce moment. Beaucoup de photographes ont essuyé les plâtres avec les premiers écrans à LED, parfaitement maîtrisés aujourd'hui (printemps 2019).
Sur la page suivante, nous allons étudier comment calibrer écran : Comment calibrer un écran ? - 2 / 8 
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